Suggestions de lecture novembre 2019

Club de lecture de Saint-Eustache
Chronique des nouveautés d’Odette Lebert novembre 2019

Romans québécois

  • Anne-Claude Thériault. Les Foley. Marchand de feuilles, 295 pages

Les Foley ce sont cinq portraits de femmes que Laura semble raccrocher aux murs vides de sa maison. Des moments d’histoires qui se révèlent par temps gris avec un thé ou un whiskey. Ce sont des femmes qui bercent, qui lisent, qui trappent, qui cuisinent et qui aiment. Mal, souvent, mais qui aiment. Des femmes qui cherchent finalement peut-être simplement toutes la même chose : survivre. Ne pas s’effacer.

 

  • Michèle Plomer. Habiller le cœur. Marchand de feuilles, 368 pages

Monique a vécu une jeunesse dorée. Mariée à un homme aux lunettes en corne noire, elle a eu une vie de famille comblée. Mais à 70 ans elle décide de tout quitter pour accepter un emploi dans l’Arctique. Sans même laisser à sa fille inquiète le temps de digérer la nouvelle, Monique se retrouve dans un village nordique en compagnie d’Oscar, son petit terrier.

Habiller le cœur est un exercice d’admiration qui nous rappelle que les mères ont souvent la tâche ardue de réparer tous les torts du monde.

 

  • Jacques Savoie. #Maria. Boréal, 328 pages

Mathias Fort est un écrivain poète que les aléas de la vie ont mené à l’emploi du Service canadien du renseignement de sécurité. Un jour qu’on lui confie une « vraie » mission, Mathias se trompe d’adresse et se pointe dans les bureaux d’une grande production américaine tournée à Montréal.

Il nous donne un roman qui, tout à la fois, défend la liberté de la littérature et célèbre le courage des femmes qui affrontent une justice où les dés sont pipés en faveur des hommes.

 

  • Dany Laferrière. Vers d’autres rives. Boréal, 112 pages

Une nouvelle fois, il s’agit non pas d’un roman graphique ou d’un roman avec des images, mais d’un roman-roman entièrement dessiné à la main, y compris le texte. Il raconte ici le temps où il a vécu à Miami, au début des années 1990, après son premier séjour montréalais. Vers d’autres rives est un hommage vibrant et coloré, au sens propre, aux poètes et aux peintres d’Haïti.

Romans français

 

  • Catherine Gucher. Et qu’importe la révolution ? Mot et le reste, 192 pages

25 novembre 2016, Raúl Castro annonce la mort de son frère. Depuis son plateau ardéchois, Jeanne sent le vent du passé raviver sa jeunesse révolutionnaire. Mais lorsque la lettre d’un ancien camarade, amour de jeunesse inachevé, fait surgir les souvenirs, un puissant désir d’avenir la submerge.

  • Jean-Philippe Toussaint. La clé USB. Les éditions de Minuit, 192 pages

    Lorsqu’on travaille à la Commission européenne dans une unité de prospective qui s’intéresse aux technologies du futur et aux questions de cybersécurité, que ressent-on quand on est approché par des lobbyistes ? Que se passe-t-il quand, dans une clé USB qui ne nous est pas destinée, on découvre des documents qui nous font soupçonner l’existence d’une porte dérobée dans une machine produite par une société chinoise basée à Dalian ? N’est-on pas tenté de quitter son bureau à Bruxelles et d’aller voir soi-même, en Chine, sur le terrain ?

 

  • Sylvain Tesson. La panthère des neiges. Gallimard, 176 pages (Prix Renaudot 2019)

En 2018, Sylvain Tesson est invité par le photographe animalier Vincent Munier à observer aux confins du Tibet les derniers spécimens de la panthère des neiges.
Sylvain Tesson entrecroise habilement le récit d’une aventure exceptionnelle aux confins du Tibet avec des réflexions d’une pertinence remarquable sur les conséquences désastreuses de l’activité humaine envers le règne animal. À travers l’exemple de la panthère des neiges, l’auteur s’interroge sur la morphologie d’un monde où toutes les espèces viendraient à se raréfier puis à s’éteindre.

 

Roman autobiographique

 

  • Anaïs Vanel. Tout quitter. Flammarion, 135 pages

C’est l’histoire d’une fille qui change de vie.
Au rythme des saisons et des vagues de la Sud, la grande plage près de laquelle elle vient de s’installer, Anaïs retrouve les souvenirs qui habitent en elle. Devant l’étonnante simplicité des choses, au bout, il y a la réconciliation avec soi. Tout quitter, est-ce le retour au paradis fantasmé de l’enfance ?

 

Romans policiers

  • Nicolas Beuglet. L’île du diable. Xo, 320 pages

La vengeance est affaire de mémoire Le corps recouvert d’une étrange poudre blanche…
Des extrémités gangrenées… Un visage figé dans un rictus de douleur… En observant le cadavre de son père, Sarah Geringën est saisie d’épouvante. Et si son père n’était pas l’homme qu’il prétendait être ?

 

Romans étrangers

  • Tommy Orange. Ici n’est plus ici. Albin Michel, 352 pages (littérature américaine)

À Oakland, dans la baie de San Francisco, les Indiens ne vivent pas sur une réserve mais dans un univers façonné par la rue et par la pauvreté, où chacun porte les traces d’une histoire douloureuse. À l’occasion d’un grand pow-wow, douze personnages, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, vont voir leurs destins se lier. Ensemble, ils vont faire l’expérience de la violence et de la destruction, comme leurs ancêtres tant de fois avant eux.
Débordant de rage et de poésie, ce premier roman, en cours de traduction dans plus d’une vingtaine de langues, impose une nouvelle voix saisissante, véritable révélation littéraire aux États-Unis.

  • Jonathan Coe. Le cœur de l’Angleterre. Gallimard, 560 pages (littérature anglaise)

Comment en est-on arrivé là ? C’est la question que se pose Jonathan Coe dans ce roman brillant qui chronique avec une ironie mordante l’histoire politique de l’Angleterre des années 2010.
Au fil de cette méditation douce-amère sur les relations humaines, la perte et le passage inexorable du temps, le chantre incontesté de l’Angleterre questionne avec malice les grandes sources de crispation contemporaines.

  • Edna O’Brien. Girl. Sabine Wespieser, 256 pages (littérature irlandaise)

Le nouveau roman d’Edna O’Brien laisse pantois. S’inspirant de l’histoire des lycéennes enlevées par Boko Haram en 2014, l’auteure irlandaise se glisse dans la peau d’une adolescente nigériane.
Girl bouleverse par son rythme et sa fureur à dire, à son extrême, le destin des femmes bafouées. Dans son obstination à s’en sortir et son inaltérable foi en la vie face à l’horreur, l’héroïne de ce roman magistral s’inscrit dans la lignée des figures féminines nourries par l’expérience de la jeune Edna O’Brien, mise au ban de son pays pour délit de liberté alors qu’elle avait à peine trente ans.
Soixante ans plus tard, celle qui est devenue l’un des plus grands écrivains de ce siècle nous offre un livre d’une sombre splendeur avec, malgré tout, au bout du tunnel, la tendresse et la beauté pour viatiques.

  • Auður Ava Ólafsdóttir. Miss Islande. Zulma, 288 pages (littérature islandaise)

Hekla, vingt et un ans, emballe quelques affaires, sa machine à écrire, laisse derrière elle la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík avec quatre manuscrits au fond de sa valise. Il est temps pour elle d’accomplir son destin : elle sera écrivain. Miss Islande est le roman, féministe et insolent, de ces pionniers qui ne tiennent pas dans les cases. Un magnifique roman sur la liberté, la création et l’accomplissement.

  • Alejandro Guillermo Roemmers. Le retour du jeune prince. City Ed. 164 pages

(littérature argentine)

 

Un jeune homme errant sur une route de Patagonie est recueilli par un automobiliste. L’adolescent est le prince d’une contrée lointaine qui explore l’univers.
Au fil de leurs aventures, chacun apprend à écouter le cœur de l’autre et à tenter de trouver le vrai sens de la vie. Ce voyage se trouve le vrai sens de la vie. Ce voyage se transforme peu à peu en une véritable quête spirituelle. Et, au bout de ce chemin, il y a le secret d’un mystère que nous passons parfois une vie entière à chercher : le bonheur…