Février / nouveautés du Club de lecture

Chroniques des nouveautés de Denise Trano

Février  2020

 Policiers :

  • Analdur Indidrason, Les fantômes de Reykjavik. éd. Métailié, janv. 2020, 320 p.

Konrad, policier à la retraite, mène deux enquêtes de front. D’une part, inquiets pour leur petite-fille dont ils savent qu’elle fait du trafic de drogue, un couple lui demande d’enquêter sur sa disparition. D’autre part, une amie lui parle d’une jeune fille retrouvée morte dans l’étang devant le Parlement en 1947. Konrad mène les deux enquêtes de front.

Dans une construction particulièrement brillante, Indidrason  crée un sens et des attentes sur des plans différents. Il captive le lecteur et le tient en haleine avec brio. Il nous présente un nouvel enquêteur, attachant, sensible mais n’hésitant pas à faire le coup de poing. Il nous introduit au merveilleux islandais très insolite et terre à terre.

  • Michel Bussi, Au soleil redouté. Les Presses de la cité, 06/02/2020, 480 p.

Au cœur des Marquises, cinq lectrices participent à un atelier d’écriture, animé par un auteur de best-seller. Séjour idyllique, mais en plein soleil, dans les eaux bleues du Pacifique, une disparition le transforme en jeu meurtrier. Lequel des hôtes de la pension « Au soleil redouté » est venu pour tuer ? Un huis clos à ciel ouvert, mené de main de maître.

Biographie :

 Vincent Duclert, Camus, des pays de liberté. Éd. Stock, 08/01/2020, 300 p.

Camus est mort il y a 60 ans. Pour mieux le comprendre, l’auteur ouvre des archives familiales, et revisite les pays auxquels Camus a su donner une âme et un destin, celui de la liberté, de la vérité et du courage. Fondé sur la relecture de ses écrits, notamment politique, ce livre se veut un hommage réfléchi à une pensée française autant qu’internationale, qui demeure de notre temps.

Romans :

  • Catherine Perrin, Trois réveils. Éd. XYZ, février 2020, 192 p.

Pour son premier roman, Catherine Perrin choisit le métro de Montréal et ses musiciens  comme toile de fond.

Parfois, dans le métro, quelqu’un s’arrête plus longtemps pendant qu’il joue. Pour Antoine, le temps d’une pièce de saxophone, cet auditeur devient unique et éclipse tous les autres. La musique change de niveau. Pourtant, la plupart du temps, l’échange qui suit est banal. Mais il y a des exceptions…

  • Émilie Choquet, Un espace entre les mains. Éd. Boréal, janvier 2020, 128 p.

Premier roman. Comment reprendre pied quand on a chèrement payer le poids du divorce, entre corps et raison, maternité rêvée et maternité réelle ? De retour à la maison, des failles apparaissent partout. Dans l’espace qui se crée entre sa perception du monde et le réel, sa raison s’égare peu à peu. Dans ce court récit fait de fragments aussi justes que puissants, où l’humour noir côtoie le poignant, l’autrice rend compte avec une grande acuité de l’expérience d’une pensée en déroute. C’est toute la violence des exigences imposées aux mères qui est dévoilée du même souffle.

 

Marcus Malte, Aires. Éd. Zuma, 03/01/2020, 544 p.

Ils roulent sur l’autoroute, chacun perdu dans ses pensées. Leurs destins vont immanquablement finir par se croiser.

Un roman caustique, qui dénonce dans un style à l’humour ravageur, toutes les dérives de notre société, ses inepties, ses travers, ses banqueroutes. Et qui vise juste, avec une colère salutaire, comme un direct au cœur.

 

  • Elif Shafak, 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange. Éd. Flammarion, 08/01/2020, 400 p.

Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ? 10 minutes 38 secondes exactement. C’est ce qui arrive à Leila, jeune prostituée assassinée dans les rues Istanbul. Ces précieuses minutes sont pour elle l’occasion de se remémorer tous les événements qui l’ont conduite d’ Anatolie  jusqu’aux ruelles mal famées de la ville. C’est ainsi que la romancière retrace le parcours de cette jeune fille et raconte à travers elle l’histoire de tant d’autres femmes de Turquie. Elle excelle dans le portrait de ces figures indésirables, reléguées en marge de la société.

 

  • Ian McEwan, Une machine comme moi. Éd. Gallimard, 09/01/2020, 400 p.

Ian McEwan se penche sur l’intelligence artificielle et ses conséquences pour l’humanité. Londres 1982, mais où des androïdes dotés de l’intelligence artificielle la plus perfectionnée qui soit sont déjà présents. Charlie fait l’acquisition de l’un deux…Une uchronie très noire, signée par l’un des écrivains les plus pertinents et les plus doués de notre temps.

 

  • Alain Beaulieu, Visions de Manuel Mendoza. Éd. Druide, 19/01/2020 p.

La vie de Manuel Anatole Mendoza bascule le matin où il découvre le corps inanimé de sa femme Gabriella, victime d’un arrêt cardiaque. Sur un coup de tête, il laisse son poste de médecin à l’hôpital local pour tenter de sauver la maison d’édition fondée par Gabriella. A la lecture d’un brillant manuscrit, il croit déceler un souvenir troublant qui le pousse à filer jusqu’au bout du pays. Comme dans tout road trip, c’est le voyage qui compte, peu importe le résultat. L’auteur sait dire bellement l’essentiel : les arts en général et l’écriture en particulier, font du bien à l’humanité.