Nouveautés à lire

Nouveautés du mois d’octobre suggérées par notre Club de lecture : Monique Robert et Odette Lebert

Par Monique Robert

  • Farhoud Abla. Le dernier des snoreaux. VLB éditeur, 2019, 204 pages.

L’écrivaine montréalaise Abla Farhoud s’est inspirée du quotidien de feu son frère, aux prises avec la maladie mentale, pour écrire un roman sensible, tendre, traitant à la fois de la vieillesse, des liens familiaux, d’un corps et d’un esprit qui se délabrent dans ses derniers jours… Le dernier des snoreaux.

Le personnage principal de ce roman s’appelle Ibrahim Abou-Snobara, mais tout le monde le surnomme Snoreau.

Il est vieux. Et fou. Dans sa chambre d’hôpital, il pense à ses cinq sœurs et s’inquiète pour elles. Que deviendront Madone, Doctoresse, Musicienne, Présidente et Écrivaine quand il ne sera plus là?

Abla Farhoud, avec une écriture empreinte d’humanité et une grande maîtrise du style littéraire, donne une voix unique à ce fameux Snoreau, à ses peines, à ses joies, à ses délires.

  • Dubois, Jean-Paul. Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon. Éditions de l’Olivier, 2019, 256 pages.

Cela fait deux ans que Paul Hansen purge sa peine dans la prison provinciale de Montréal. Il y partage une cellule avec Horton, un Hells Angel incarcéré pour meurtre.

Retour en arrière: Hansen est super-intendant à L’Excelsior, une résidence où il déploie ses talents de concierge, de gardien, de factotum, et – plus encore – de réparateur des âmes et consolateur des affligés. Lorsqu’il n’est pas occupé à venir en aide aux habitants de L’Excelsior ou à entretenir les bâtiments, il rejoint Winona, sa compagne. Aux commandes de son aéroplane, elle l’emmène en plein ciel, au-dessus des nuages. Mais bientôt tout change. Un nouveau gérant arrive à L’Excelsior, des conflits éclatent. Et l’inévitable se produit.

Une église ensablée dans les dunes d’une plage, une mine d’amiante à ciel ouvert, les méandres d’un fleuve couleur argent, les ondes sonores d’un orgue composent les paysages variés où se déroule ce roman.

Histoire d’une vie, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon est l’un des plus beaux livres de Jean-Paul Dubois. On y découvre un écrivain qu’animent le sens aigu de la fraternité et un sentiment de révolte à l’égard de toutes les formes d’injustice.

 

 

Par Odette Lebert

  • Naomi Fontaine. Shuni. Mémoire d’encrier, 160 pages
    Naomi Fontaine écrit une longue lettre à Shuni, une Québécoise venue dans sa communauté pour aider les Innus. Elle lui parle, évoquant l’histoire, les traditions et la culture des Innus. Elle lui raconte l’histoire de sa mère, de son père, de son fils et du doute qui peut s’enliser dans les cœurs colonisés. Elle raconte le combat quotidien d’être soi.

 

  • Marie Laberge. Traverser la nuit. Éditons Québec-Amérique, 185 pages.

Naître rien ne signifie pas n’être rien. Malgré une naissance dans d’horribles conditions d’abandon, Emmy sait pourtant prendre soin des délaissés et des esseulés de la terre, ces désertés qui n’attirent plus le regard ou l’attention des bien portants. La seule personne qui n’obtient aucune indulgence de sa part, c’est elle-même, habituée à la fuite et à l’isolement. L’amitié lucide de Jacky et la bonté de Raymonde sauront-elles ouvrir les yeux d’Emmy à sa propre humanité ?

 

  • Robert Lalonde. Fais ta guerre, fais ta joie. Boréal, 144 pages

Robert Lalonde puise ici dans ses souvenirs d’enfance pour nous donner peut-être le plus poétique de ses livres en prose.  Ce texte est une méditation sur les liens qui unissent peinture et écriture et tout un hymne à la création et aux créateurs, qui risque tout pour mettre au monde une œuvre.