Juin 2019 / suggestions spéciales
Pour ce bel été annoncé, les membres du Club de lecture vous suggèrent une seule auteure, Jeanne Benameur. À lire à tout prix. C’est en arracher les larmes. Nous vous suggérons trois titres : Profanes, Otages intimes, L’enfant qui
Profanes : âgé de 90 ans, Octave LaSalle, chirurgien cardiologue dans une autre vie, sent venir l’inéluctable. Aussi, décide-t-il d’engager auprès de lui quatre personnes accompagnatrices chargées de s’occuper de lui pendant quatre quarts de la journée. Ceux-ci formeront une équipe, semblable à celle autour d’une table d’opération. Des liens vont se créer, chacun trouvera des voies insoupçonnées.
Otages intimes : à boire à petites gorgées, prendre le temps de déglutir et reprendre son souffle.
Étienne, l’otage libéré, photographe/reporter, joue du piano.
Enzo, menuisier/ébéniste, parapentiste, joue du violoncelle.
Jofranka, petite orpheline, avocate sans frontière, ex-femme d’Enzo, joue de la flûte.
Irène, mère d’Étienne, a toujours attendu quelqu’un dans son jardin. Quelqu’un qui n’est jamais venu.
Dans ce sublime roman, nous découvrons la reconstruction de l’intimité sur une note de départ et de retour / partir toujours plus haut, toujours plus loin.
L’enfant qui : l’enfant qui cherche la maison de l’à-pic, qui cherche la vie …
Sa mère disparue mais libre.
Son père frustré et courbé comme les ancêtres très lointains avant Homo erectus.
Sa grand-mère qui veille et qui enterre ses souvenirs.
« Tant que les mères marchent auprès de nous, nous n’avons pas à nous soucier de la route. Nous marchons dans l’innocence de notre propre pas. » p. 52
Mai 2019
Notre Club de lecture nous suggère ce mois-ci : BERNIER Sylvie, Le Jour où je n’ai pas pu plonger et ZWEIG Stefan, Lettre d’une inconnue.
1- BERNIER Sylvie, Le Jour où je n’ai pas pu plonger, éditions La Presse 2019, 186 pages
Contenu très intéressant. Récit touchant et tellement sincère. Les sentiments dominent. L’attachement aux événements vient vite chercher le lecteur. Le neveu de l’auteure (5 ans) s’est noyé sous ses yeux et une infinie culpabilité anime la plongeuse qui ne peut pas le sauver. Elle enfouit sa douleur pendant 16 ans. Il faut la suivre dans sa réhabilitation. Elle devient inspirante.
Suggestion de Carmelle Picard
2- ZWEIG Stefan, Lettre d’une inconnue, première parution 1922, 144 pages
Ce roman écrit en 1922, nous fait connaître une jeune fille de 13 ans qui rencontre un voisin de palier qui fait deux fois son âge. Elle en tombe aussitôt amoureuse et le rencontre de nouveau alors qu’elle vient de terminer ses études. Portrait d’une jeune femme libre et émancipée, bien en avance sur son temps. Avec Lettre d’une inconnue Stéfan Zweig pousse encore plus loin l’analyse du sentiment amoureux et de ses ravages. La passion est absolue, sans concession, si pure qu’elle touche au sublime.
Suggestion de Marielle Guindon
Avril 2019
Notre Club de lecture nous suggère ce mois-ci : BACKMAN Fredrik, Le monde selon Britt-Marie et WERBER Bernard, La boîte de Pandore.
1- BACKMAN Fredrik, Le monde selon Britt-Marie, 2018, 395 pages
Britt-Marie soixante-trois ans, n’est pas passive – agressive. Après quarante ans de mariage et une vie de femme au foyer, elle a besoin de trouver un emploi au plus vite.
Suggestion de Denise Johnson
2- WERBER Bernard, La boîte de Pandore, 2019, 500 pages
Un homme a la capacité de s’auto-hypnotiser et de revivre ses vies antérieures. Avec plus d’une centaine de vies, l’originalité ne manque pas.
Suggestion de Carole Leduc
Mars 2019
Notre Club de lecture nous suggère ce mois-ci : RACINE Robert, La petite rose de Halley et VARGAS LlOSA Mario, Aux cinq rues, Lima.
1- RACINE Robert, La petite rose de Halley, Boréal 2019, 240 pages
L’idée de départ du roman est celle du bruit : celui qui dérange et agresse. Gregory Paxton, chercheur en biologie, apprend, au détour d’une lettre, que 60 ans plus tôt, à l’âge de cinq ans, il a tué une petite fille de 12 mois parce qu’elle faisait trop de bruit. Sa vie en est alors complètement bouleversée. Toutes les activités régulières – dormir, respirer, manger, penser- lui apparaissent différentes, teintées de la peur de soi. Roman réflexion sur le pouvoir de l’inconscient, non linéaire et d’une extrême densité, chargé de non-dits, où la tristesse côtoie l’espoir, où le bonheur flirte avec la mort, où les blessures menacent à tout moment d’imploser.
Rober Racine est né en 1958, à Montréal. C’est son huitième roman. Il est aussi artiste visuel et compositeur. Il est récipiendaire de plusieurs prix, dont le Prix Paul-Émile Borduas, arts visuels, pour la qualité exceptionnelle de son œuvre.
Suggestion de France Saint-Amant
2- VARGAS LlOSA Mario, Aux cinq rues, Lima, Gallimard 2017, 293 pages.
Varga Llosa s’est présenté à la présidence du Pérou contre Fujimori en 1992. Ceci me porte à croire que ce roman est la réalité. On retrouve une enquête très bien construite : chacun des chapitres nous tient en haleine et attire le prochain épisode. Le roman s’enroule autour de deux couples amis -Cardenas et Casasbellas- très respectés au Pérou et à l’extérieur ainsi que le propriétaire d’une feuille de chou spécialisée dans les scandales politiques, artistiques et sexuels. Cardenas est invité à une soirée – c’est une arnaque- qui se développe en partouze avec poudre blanche, putains et caméras cachées. Garro tente de faire chanter Cardenas mais celui-ci le met à la porte. Garro publie une revue entière de Strip-Tease sur Cardenas et les photos compromettantes. La vie bascule. Casasbellas qui est avocat recherche la vérité. Mais le lendemain, Garro est assassiné sauvagement. Qui a commandé ce meurtre? Pendant ce temps, au Pérou, Fujimori est au pouvoir…corruption, meurtre, terrorisme…
Suggestion de Louise Lebœuf
Janvier 2019
Notre Club de lecture nous suggère ce mois-ci : GELLHORN, Martha, Mes saisons en enfer et DORION, Catherine, Les Luttes fécondes (Libérer le désir en amour et en politique)
1- GELLHORN, Martha, Mes saisons en enfer, 1978 VO, 2015 VF, 560 pages. C’est un récit de voyage.
J’ai eu un énorme plaisir à lire les aventures d’une femme téméraire, imprévoyante, impatiente, intolérante, mauvaise voyageuse… en Chine, dans les Caraïbes, en Afrique – de l’Ouest à l’Est à la hauteur de l’Équateur –, à Moscou en 1972 et une brève incursion à Eilat, Israël en 1971 « parasité » par des hippies.
(Une suggestion de Pierrette Gratton)
2- DORION, Catherine, Les Luttes fécondes (Libérer le désir en amour et en politique), 2018, éditeur Atelier 10, 105 pages. C’est un essai de sciences politiques et de politique.
Très haute qualité de réflexion et d’écriture. Selon Catherine Dorion, nous sommes pris dans un monde de solitudes, mais il y a dans nos veines une énergie qui cherche à nous redonner les uns aux autres. En politique comme en amour, cette énergie est, la plupart du temps, soigneusement contenue à l’intérieur de cadres qui organisent les liens entre nous et empêchent de créer d’autres façons de l’exprimer : le couple, les institutions politiques et les élections.
Dans la 4e page de couverture on peut lire : « Un ouvrage d’une qualité de pensée et d’écriture qui le classe au niveau des meilleurs penseurs de notre époque. Chaque chapitre débute par une citation soit d’inconnu, soit de personnages tels que Camus, Parizeau ou Lévesque. La bibliographie de Catherine Dorion est intéressante par la qualité des auteurs et leur diversité où Durkheim côtoie Nancy Huston par exemple. Un livre dont on a envie de relire et réfléchir certaines phrases »
(Une suggestion de Denise Trano)